Renaître pour mieux Rebondir demain
Les crises majeures, qu'elles soient économiques et/ou sanitaires (elles sont parfois corrélées cela dépend de l'intensité), comme "la grippe espagnole", le SRAS, le Covid 19 ..., constituent d'évidence une catastrophe immédiate pour ceux qui en sont affectés, et impactent le plus grand nombre dans leurs conséquences sanitaires, économiques et sociales.
Toutefois, en fonction de leur intensité et de leur impact elles sont aussi le vecteur d'opportunités nouvelles par leur caractère disruptif et le rythme des changements : nouveaux comportements des consommateurs, nouveaux marchés ou organisation des circuits production/distribution, changement dans les relations clients/fournisseurs, rapport au travail et modes de management.
Pour les Entreprises les plus résilientes* et les plus agiles à comprendre ces changements structurels, ce sont assurément des facteurs de transformation et de performances présents et futurs.
En chinois, le mot "Crise" est d'ailleurs représenté par 2 idéogrammes : un signifiant le danger, l'autre l'opportunité.
Selon la posture qu'on décide d'adopter, l'Entreprise peut donc rester dans la continuité, au risque de stagner, ou prendre le virage de l'innovation pour s'en sortir par le haut, et assurer sa pérennité.
Ce que nous vivons à travers la crise du Covid, les citoyens/consommateurs, jusque-là jamais confrontés à une crise de cette ampleur a eu pour effet un recentrage sur les valeurs fondamentales : le focus sur les besoins primaires, la famille et les relations sociales (mises à mal par le confinement), une forme de retour à la nature, la préoccupation écologique accrue, la place du travail modifiée.
Le cas de multiples Restaurateurs qui se sont orientés pendant le confinement vers la vente de produits frais, en circuit court, proche du consommateur, répondant aux valeurs de bases mis en évidence pendant le confinement. C'était à la fois pour eux une nécessite économique (encore que la contribution au CA était modeste) mais la plupart expliquaient que c'était un moyen de rester en lien avec leurs clients. Ce n'est pas le moindre des paradoxes que dans une ste qui se virtualise de plus en plus la nécessité de créer ou de maintenir du lien et des relations humaines est prépondérante.
La recherche d'une meilleure qualité de vie, et d'un meilleur impact sur l'environnement, tous les deux étant menacés, que les Entreprises, notamment en B to C, doivent intégrer dans leur stratégie, en veillant à maintenir la dimension humaine.
L'expansion massive du Télétravail en France, ainsi que du Flex Office, au dépend des open space, est aussi en train de révolutionner les organisations et process de travail, ainsi que le rôle des managers, avec très certainement un développement du contrôle par le résultat, un besoin de davantage de confiance et d'autonomie. PSA en est l'exemple, même si c'est encore à l'état de démarrage et d'expérimentation ou encore le nouveau siège d'Orange à Issy les Moulineaux. Le défi pour les entreprises c'est d'intégrer ces nouvelles attentes de leurs collaborateurs, en développant l'autonomie, et maintenant la performance tout en favorisant de nouveaux mode de management où la responsabilité et la bienveillance l'emportent sur le "syndrome du petit chef".
Le Tourisme durable et de proximité, qui défend le local, les processus écologiques, et la sauvegarde l'environnement, grignote peu à peu sur le tourisme traditionnel de masse, à l'arrêt, et obligé de se réinventer.
Une mini révolution est également en train de se mettre en place dans le secteur de l'éducation avec à la rentrée de septembre 2020, un enseignement hybride présentiel et à distance. Certaines écoles comme l'école de management de Grenoble ont carrément décidé de faire du 100% en ligne, avec la possibilité de ce fait d'élargir son public que ce soit en termes de volume ou d'origine géographique .
Comme pour donner suite aux crises passées, une grosse vague de reconversion est en cours, avec cette fois ci, l'apparition d'une forte recherche de sens au dépend de l'économique. Ainsi, le start up "Chance", développant un coaching d'orientation virtuel, a connu pendant le confinement, un accroissement de 70% de ses ventes.
Enfin, nous pouvons souligner le développement du eSport, les concerts virtuels, de tous les produits de divertissement en ligne ou à distance, des fournisseurs de contenu et de multimédia, de la télémédecine*, et en synthèse, de tout ce qui va dans le sens du traitement à distance. Et sans paradoxe avec l'accroissement du virtuel, l'être humain demeure un individu qui a besoin de socialisation : les communions de 20 h autour des soignants, les initiatives de jeux collectifs aux balcons et fenêtres de type "questions pour un balcon" ou encore les apéros virtuels en attestent. Les entreprises gagnantes de demain ne doivent pas l'oublier.
Cette crise aura donc très clairement permis à des Entreprises de rebondir, avec également l'accélération de certains mouvements déjà en place, notamment celui de l'automatisation, de l'intelligence artificielle et des chatbots, avec en prime, un besoin de cesser de produire n'importe quoi, n'importe comment, en tous les cas, en première intention.
C'est également l'opportunité, comme après les précédentes crises, d'avoir "un coup de fouet" ou "un coup de pied aux fesses" pour les entreprises à même de changer et de se réinventer.
Face à des chocs d'ampleur, deux attitudes sont possibles : la sidération et le catastrophisme qui conduisent au déclin, ou la renaissance pour rebondir.
L'histoire humaine démontre qu'après chaque grande période de crise, il y a des gagnants et des perdants. Les entreprises gagnantes de demain, seront celles qui sauront le mieux comprendre les changements de leur écosystème et leur rythme en se refondant.
Références :
- Marianne, juin 2020
- Cf. Le concept de Boris Cyrulnik : 1999, "un merveilleux malheur" : capacité de vivre, de réussir et de se développer en dépit de l'adversité.
- Relevez le défi de l'innovation de rupture - de Philippe Silberzahn
- Explosion de Teladoc health, Téléconsultations sur Doctolib ...